[Par ici Valentin.]

C'était tout simplement énervant de se retrouver à amener quelqu'un à son dortoir, il ne savait même pas où était sa chambre alors pourquoi franchement. C'était juste un caprice auquel Sakki avait laissé... bizarre ça n'avait pas l'air d'être son genre, a moins qu'elle imaginait qu'Evanshi aurait une bonne influence sur le blond.

"Bon j'espère que tu sais qu'elle numéro de chambre on t'es attribué."

Il regardait le long couloir avec toutes ses portes, apparemment les dortoir était pour deux. et il ne voyait pas de distinction entre les portes, donc les filles et les garçon seraient surement voisins. Ça risquait de poser pas mal de problème tout ça. Il avait hâte.

"Tiens ça à l'air d'être cette chambre là."

Il y avait un petit papier au dessus d'une mini boite au lettre qui indiquait "Valentin Talent", ils avaient de la chance d'avoir ça. Il vit aussi qu'il y avait de la place pour un autre nom.

Valentin suivait ce surveillant sans vraiment savoir où il allait… Peut être était ce cela la vengeance de Sanaka, le faire tuer par un homme de main pour avoir teint ses cheveux en vert…. A cette pensée le gamin déglutis de peur. A non, il ne pouvait pas mourir maintenant ! Il était encore bien trop jeune et avait trop de choses à faire… Il suivait donc ce type à qui on l’avait confié sans grande confiance et c’était le cas de le dire. Tirant sa valise, lorsqu’Evanshi lui demanda quelle chambre on lui avait attribué, le garçon ne put répondre que des « bah euh c'est-à-dire que… » car la méchante Sanaka ne lui avait indiqué ni numéro ni couloir, ce qui apparemment exaspéra encore un peu plus son compagnon de route.
Alors lorsqu’ils trouvèrent la porte avec le petit papier, Valentin ne put s’empêcher de soupirer de soulagement avant de faire une tête de trois kilomètre de long. En effet, tout comme Evanshi, il avait remarqué qu’il restait de la place pour ajouter un autre nom, il allait avoir un colocataire, quel horreur ! Et en plus les chambres des filles et des garçons était mélangées, la cohabitation allait être difficile, surtout dans les couloirs…

« Je suppose Monsieur que la salle de bain est commune. J’aimerai bien savoir où elle est et puis je n’ai pas la clé de la chambre, vous pourriez regarder si elle est ouverte ? »

Valentin était un peu trop encombrer pour regarder et il espérait que le surveillant l’aiderait sans trop se plaindre, il n’était pas très rassurant et pour le moment comme le gamin était seul il n’osait pas faire le malin. Mais cela se développerait surement par la suite. ..

Evanshi lança un regard interrogateur au gamin, lui même ne savais pas ou se trouvait certaine salles normal il venait tout juste d'être accepté en tant que surveillant... Enfin d'un geste lasse il prit un trousseau de clé et par chance tomba sur la bonne du premier coup. Il y eu un petit clic et la porte s'ouvrit doucement et sans un bruit.

"Voila la chambre donc comme tu le vois les deux lits, la grand armoire, il y à tout ce qu'il faut. même des toilettes juste là."

Il montra quelques petites choses essentiels pour certaine personne, comme les prises de courant, l'endroit où il y avait les draps, qu'il fallait aussi qu'il se d'emmerde avec son colocataire pour savoir comment il allait partager la fameuse armoire.

"Sinon las salle e bains sont par la bas je crois"

Il montra sans même regarder un point dans le couloir, autant dire que ça n'avancerait pas Valentin qui d'ailleurs il le remarqua enfin n'avait pas l'air alaise avec lui.
Il sourit de toutes ses dents ce qui n'avait rien de rassurant et approcha tout près son visage de celui du garçon.

"Bouh. Je te fais peur ou quoi ?"

Valentin entra dans la chambre et y posa le sac et la valise qu’il transportait. L’élève ne savait même pas s’il allait avoir une clé ou quelque chose pour pouvoir ouvrir et fermé la porte à sa guise ni quand est ce qu’il saurait à quoi ressemblerait son colocataire… ? Mais il n’osait pas poser de questions, le surveillant lui faisait déjà assez peur comme ça. Le petit blondinet hocha la tête après chaque chose que lui montrait Evanshi. Il ne voulait pas faire d’impair, histoire de ne pas mourir prématurément. Val avait eut raison, la salle de bain était commune… Mais était-elle mixte ? Rien qu’à cette pensée le ptit val eut un léger spasme… Comment la cohabitation allait elle se faire ? Alors que Valentin regardait à l’endroit où le surveillant avait pointé son doigt et était plongé dans ses pensées très intelligentes qu’Evanshi le fit sursauter. Oui il lui faisait peur, mais il ne le reconnaitrait jamais devant lui…

« Non Monsieur, tout va bien, c’est juste que… J’ai un peu de mal à m’acclimater vous comprenez, et puis tout cela m’impressionne quelque peu…. Et puis je ne sais pas avec qui je vais me retrouver après dans ma chambre, et j’aimerai bien avoir la clé quand même, je ne sais pas où la demander…. »

Il tremblait et sa voix était presque éteinte. Il alla s’asseoir sur l’un des lits et écouta le silence s’installer.

Evanshi le vit bien, même si Valentin ne le reconnaissait pas, il avait peur et ça le fit sourire de plus belle.
Le surveillant sortit une petite clé de sa poche et la tendit.

"Tiens, j'en donnerais une à ton colocataire aussi. Je me demande moi aussi qui il sera, en tout cas j'espère que vous vous battrez bien. Sinon je risque de m'ennuyer ferme."

Il croisa les bras regardant un peu autour de lui, pas comme s'il était pressé de partir mais surtout car il se demandait ce qu'il pourrait faire après que le blond se soit installé. Bon il devait essayer de continuer un peu la discussion. Qu'est ce qu'il pourrais bien dire...

"J'ai cru comprendre que tu venais d'une famille pas mal aisée. Pourquoi tu te retrouve ici au lieu d'une grande école privé où les gamins dans ton genre vont d'habitude ?"

Après tout Evanshi venait du même milieu et était toujours trainé dans les établissements choisit par ses parents qui ne comprenait décidément rien à sa façon de pensée. Encore aujourd'hui. Il soupira sans vraiment s'en rendre compte.

Valentin toujours assit sur le lit attrapa la clé que lui lança Evanshi, l’air complètement hébété. Se taper dessus ? Avec son colocataire ? Si celui-ci était plus grand que lui, Val n’en réchapperai pas… Il adressa un petit sourire gêné au surveillant avant qu’arrive la question qu’il redoutait tant : pourquoi était il entré dans cette école alors qu’il était un « goss’ de riche » ?
C’est vrai, ses parents avaient de l’argent, c’est vrai il avait été dans des écoles privées mais quel était le problème de ce surveillant à la *bip* [Le narrateur a choisi de censurer les paroles pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes] qui voulait que le blondinet lui raconte sa vie ?

« C’est une longue histoire Monsieur. Oui en effet, pour faire court et simple, je suis un goss de riches ayant vécu dans un grand manoir avec mes parents, mon grand frère et un chat. J’ai été scolarisé dans des grandes écoles privées, oui en pensionnat et tout le tralala, rentrant à la maison tout les trente six du mois, m’ennuyant en cours, n’ayant pas de vrai amis, et ayant l’impression de perdre mon temps et de perdre aussi celui que j’aurai occupé à jouer avec mon frère de qui j’avais été proche un temps. Bref c’était la vie rêvée, pendant que mon frère souvent malade ou faisant semblant de l’être, restait à la maison, moi je faisais ce que le petit dernier de la famille fait, obéir aux volontés des parents n’étant pas satisfaites par l’aîné. »

Il s’interrompit quelques minutes. Sa voix était ironique surtout, sur un fil, on aurait dit qu’il allait pleurer de rage. Que cachait donc la suite de cette histoire ?

« Bref… Un jour, il y a environ trois ans, plus précisément pour Noël, je suis rentré de ma dernière pension chic et mes parents m’ont annoncé que mon frère avait quitté la maison après une violente dispute avec mon père et qu’il ne reviendrait pas. Je n’ai jamais connu le sujet de cette fameuse querelle mais je ne voulais plus aller dans aucune école, je trouvais que j’avais déjà perdu assez de temps comme ça, je m’en voulais de ne pas être resté a la maison, j’avais perdu mon frère… enfin plus ou moins disons… »

Valentin se tut de nouveau quelques instant, l’air grave, il avait visiblement une grande affection pour ce grand frère parti de manière assez étrange.

« Je n’avais plus gout à rien, ça a été un grand choc. Alors ma mère à réagit et m’a trouvé une école avec moins de pression et de stress comme elle a aimé me le dire avant de m’envoyer ici presque de force. Je me suis forcé à faire un bon entretient au départ et puis ça a dégénéré avec cette prof la mais elle m’a accepté, ma très chère mère sera ravie de l’apprendre… Voila vous savez tout ! »

Une expression crispée se dessina alors sur le visage du jeune Valentin lorsque celui-ci se risqua à lui aussi poser une question.

« Et vous, c’est quoi votre histoire ? »

Evanshi laissa le gamin partir dans son monologue qui ne l'intéressait pas plus que ça mais il écouta tout de même, du moins un minimum. C'était assez étonnant que Valentin déballe sa petite vie comme ça,
Il y eu un long silence après que le blond pose une question. Une question qu'Evanshi ne s'imaginait être posé par un plus jeune que lui.

"Mon histoire ? En quoi ça pourrais t'intéresser ? Et puis je suis pas sur que mon passé de passionne sauf si tu aime les histoires d'horreur ... alors ?"

Il attendit une réponse.

"Bah, si tu insistes !"

Evanshi sembla réfléchir, il n'avait pas l'intention de raconter sa vie comme ça, surement pas. Quoi que s'il mettait tout à sa sauce en gardant quelques faits véridiques... Modifier son histoire en une histoire d'horreur comme il le disait serait amusant. Surtout de voir la gueule de ce gamin.

" Comme je t'ai déjà dis, on viens du même monde. Je suis né dans une famille de noble, la gloire, l’argent, la renommée, une vie tranquille qui s’écoulait doucement, avec mes parents et ma petite sœur. Que demander de plus, la seule chose qui ruinait tout ce beau paysage c'était ... l'ennui.
Ce manque d’action m’énerve toujours autant d'ailleurs. Le monde est d'un ennui profond. Toujours les mêmes choses. A chaque fois je découvrait quelque chose de nouveaux, même une toute petite chose qui étaient simples et changeait un petit peu, j'en était heureux.
Mais tu sais ça devient vite une habitude et perds tout son sens."

Il planta ses yeux dans ceux de l'élève et lui sourit d'un air sadique, il espérait que la suite lui plairait. même si elle était fausse. Les gamins aime bien qu'on leur raconte des histoires.

"Alors j'ai tué tout le monde. Amusant non ? Très très amusant. Et tuer est une chose qui ne lasse jamais, c'est toujours différent."

Il eu un rire glacial mais qui devint plus normal dans la seconde. Il se calma mais garda son sourire.

"Mais non t'en fais pas je suis pas un meurtrier ! Enfin ça dépends quelle signification tu donne à ce mot."

Il s'adossa au mur sans quitter Valentin des yeux, ce qu'il allait dire n'avait rien d'une confidence. Il le disait comme une chose sans importance et banale. Il s'y était habitué il y avait déjà beaucoup d'année et ca ne l'avait jamais perturbé. Ça avait juste brisé son quotidien trop monotone, tant mieux.

"Je suis mort, ça fais longtemps maintenant. Mais je suis encore la et en chair et en os. Surpris ?"

Il sortit une cigarette de sa poche de veste et l'apporta à sa bouche mais il ne l'alluma pas pour autant.

Valentin resta pétrifier à l’écoute de l’histoire du surveillant. Il avait en effet insisté pour entendre son histoire et bien le gamin en avait eu pour son argent, même si cela dit en passant il n’avait rien payé pour tout ça. Les deux garçons venaient en effet du même monde. Un monde où l’argent et la gloire étaient de mise. Les deux histoires se séparent au moment de la rébellion contre ces deux valeurs : Valentin avait déprimé et perdu son frère tandis qu’Evanshi avait tué toute sa famille. Le jeune blondinet était terrorisé. Il avait un assassin dans sa chambre. Et lorsque le surveillant lui expliqua qu’il était mort tout en portant une cigarette à sa bouche, le petit Talent ne put s’empêcher de fouiller dans son sac, d’en sortir un paquet de chewing gum et de le mâcher nerveusement tout en répondant à la question du surveillant.

« Non monsieur, cela ne me surprends pas… Si comme je le suppose vous êtes un dieu de la mort il n’est pas très étonnant que vous soyez toujours des nôtres… »

Le gamin pris soin de ne pas croiser le regard du surveillant et se dit que cet espèce de criminel ne pouvait pas rester dans sa chambre plus longtemps. Val espérait aussi qu’il n’aurait pas pour colocataire un mini clone de ce type. Il n’en réchapperait pas. Valentin adressa une dernière phrase au surveillant en espérant qu’il allait finir par s’en aller.

« Monsieur, si vous avez du travail vous pouvez y aller vous savez. Maintenant que je suis installé je devrai pouvoir me débrouiller…. »

Evanshi regarda la réaction du gamin qu'il avait en face de lui et il n'en fut pas déçu ! Clope au bec il souriait aux anges, vraiment il adorait faire le pitre en racontant "son histoire". Son rire éclata dans tout le couloir, il rit à gorge déployée, il était vraiment fière de lui.
Il avait réussit à terroriser le gamin, tant mieux il jouerait moins aux pourris gâté. Il le voyait mâchonner son chewing gum et éviter son regard.

*Eh, tu fais vraiment moins le malin maintenant, gamin.*

Le grand brun se sépara du mur et d'une enjambé revint vers Valentin pour lui ébouriffer les cheveux.

"Bien sur que je m'en vais, je ne vais pas passer ma vie avec toi, gamin. Aller à la prochaine, j'ai hâte de te retrouver, fais plein de conneries surtout ! J'me ferais un plaisirs d'être le premier à te le faire remarquer !"

Sur ce Evanshi partit en allumant sa cigarette, c'était lui qui devait empêcher les élèves de mettre l'école sans dessus dessous et il était le premier à enfreindre les règles.