Après avoir pris connaissance du lieu où il allait passer le plus clair de son temps, les bureaux, Andréas était parti à la chasse aux élèves perdus. Il voulait de quoi s’occuper un peu avant d’aller se restaurer à la cafétéria. Il avait en fait une petite idée derrière la tête, trouver son frangin. Cela faisait tellement de temps qu’il ne l’avait pas vu qu’il avait vraiment hâte de voir ce qu’il était devenu. Et puis s’il pouvait trouver un ou deux élèves à terrifier en plus, il serait le surveillant le plus heureux du monde. Il s’arrêta dans le couloir proche des dortoirs et attendit, légèrement perdu dans ses pensées. Peut être des bruits de pas se feraient il entendre ?

Valentin avait marché longtemps, très longtemps. Il avait remonté tout le parc sans vraiment savoir où il allait. Il etait toujours furieux de s'être fait prendre pour un imbécile et d'être passé pour le larbin de service, ce qu'il n'était pas évidemment. Il était tellement en colère qu'il s'était mis a clignoter, comme dans le bureau de Sanaka... Sa tête passait d' une couleur à une autre sans qu'il le contrôle vraiment. Il fallait juste qu'il se calme. Le petit blond était ensuite entré dans le bâtiment et n'avait croisé personne, à son plus grand regret. Il aurait aimé vanter les mérites de la dragonne... En tout cas une chose était sur, il ne s'assirai pas a côté d'elle le jour de la rentrée, à moins d'y être forcé, et ne lui adresserait la parole qu'en cas d'extrême urgence, à moins qu'elle s'excuse et encore.... Il était du genre rancunier le blondinet. Il monta ensuite les escaliers en direction du couloir et des dortoirs et poussa la porte sans trop faire attention. Il y avait un type là, appuyer contre le mur qui semblait trop grand pour un élève, il avait les cheuveux cuivres et un look très particulier : couleurs dépareillés et tunique qui ressemblait plutôt à un tas de chiffon qu'on avait assemblé. Il avait la tête baissée et semblait totalement absorbé par ses pensées. Val ne fit pas l'arogant et ne força pas une légère toux pour signaler sa présence. Cela devait être un surveillant et sa dernière rencontre avec un type de cette espèce ne s'était pas, disons...., déroulée comme il l'avait espéré et il avait eu une peur bleu. Mais lorsque le type qu'il observait leva les yeux et dévoila ses deux iris bordeaux et son nez si particulier à la famille des Talent, Val ne pût que retenir un cri et s'appuyer contre le mur. Il était au bord du malaise...

 "An...An...Andréas !"  

Andréas était plongé dans ses pensées et n’avait pas entendu Valentin arriver. C’était presque comme si une bulle s’était formée autour de lui, il n’entendait plus aucun bruit extérieur et se laissait peu à peu envahir par ses souvenirs. Sa vie défilait devant ses yeux à un rythme effréné, les nombreux tumultes défilaient devant ses yeux, il voyait sa famille, tout le sang qui avait pu couler devant ses yeux et sa merveilleuse petite idylle avec la charmante Natsumi, peu a peu tout s’embrouilla et il perdit pied… Et puis peu à peu, la réalité le rattrapa et il entendit qu’autour de lui tout bougeait. Il releva alors la tête et vit Valentin apparaitre dans le couloir, il était blanc comme s’il venait de voir un fantôme.

« Oui, petit frère c’est bien moi… Comment vas-tu ? »

Valentin était pétrifié. C'était impossible... Il ne pouvait pas être là, pas lui, pas son frère... Cela faisait tellement longtemps. Et puis de l'entendre confirmer qu'il était bien là... Le petit Talent se sentait defaillir. Lui qui n'avait jamais pu obtenir d'informations, peut être était ce enfin l'heure de savoir ce qui s'était passé? Mais Valentin n'osait pas s'approcher, sans doute par peur, il ne savait pas trop quoi lui dire ni par où commencer...

"Oui je vais bien et toi? Mais que fais tu ici?"

Il devait garder son calme, ne pas s'énerver non ... Surtout pas... Peut être ces retrouvailles allaient elles bien se passer si le calme demeurait, et peut être obtiendrait il une explication et des réponses aux multiples questions qui s'était posé pendant des années. 

Valentin avait l'air très mal et cela destabilisa un peu Andréas, même s'il restait impassible. Son petit frère avait bien grandit et il était très ému de l'avoir là devant lui. Il s'approcha de son frère et lui posa une main sur son épaule. Il voulait lui prouver qu'il était bien là et plongea son regard bordeau dans les yeux verts de son frère. 

"Oui je vais bien, enfin autant que possible. Je me suis fait embaucher ici mais c'est une longue histoire... Ça te dit que l'on discute de tout ça autour d'un café? A moins que certaines choses ne puissent pas attendre?"