♦ Apparement j'étais arrivée au bon endroit. C'est ce qu'on m'avait indiqué, un bureau juxtaposé à une salle d'attente remplie.. Espérons qu'ils n'aient pas de places limitées.. Je n'aimais pas particulièrement les entretient, être face à face avec les gens était mon plus gros point faible. Je n'étais pas faîte pour ça, je n'étais pas habituée, malgré mes 18 années passées en ce monde. Mes capacitées se contrôlaient à distance de mes victimes, pas besoin d'affronter leur regard. Comme dirait un philosophe, ce qui nous prive de notre liberté, c'est le regard de l'autre. Pour moi, l'oiseau sans cage, c'était exactement ça. Je volais tout le temps sans me soucier des gens autour de moi, je n'avais pas besoin d'eux et mon pouvoir en effrayant plus d'un m'avait habitué à une certaine solitude. Ma capacitée première me rendant joueuse, manipulatrice et vicieuse, je m'amusais sur mes victimes, pour la plupart humain.
♦ Voyant la porte du bureau fermée, je me dirigeais vers la chaise la plus proche. S'il fallait attendre que tout ces étudiants passent avant moi, je n'étais pas prête de passer. Je sortis alors mon lecteur mp3 pour écouter ma musique athmosphérique. La seule chose entre autre, qui me plaisait sans limites et qui réussissait à calmer mon esprit tourmenté par mon pouvoir. J'avais toujours des images, des cris, des sons, des instants précis qui me restaient en mémoire. Des scènes de tortures, des scènes que jamais une adolescente n'aurait du voir, ou plutôt faire endurer.
♦ En effet mon pouvoir est assez perfide et se retranscrit exclusivement sur ma personnalité, le fait que je sois misanthrope, solitaire, mélancholique, peu bavarde et renfermé vient de ça, je le sais. Je ne suis pas du tout timide, simplement la présence des gens m'indiffère, je ne vois pas l'intêret d'être avec des gens, ils ne m'apportent pas plus que moi je peux leur apporter quelque chose, les seuls moments ou je suis en leur présence et encore, car je n'ai pas besoin d'être à côté d'eux, c'est quand j'utilise mon pouvoir.
♦ Mes yeux s'ouvrent sur cette pièce où des dizaines d'ados attendent, j'aime les observer, ils sont là, à stresser, tordant leurs doigts, battant le pied, jouant avec leurs cheveux, ils n'arrêtent pas une seconde.. et moi je suis là, assise, statique, avec ma peau blême, mes grands yeux noirs qui brillent, mes cheveux tout aussi foncés, qui tombent légérement sur mes petites épaules fragiles. Oui, j'ai un physique menu, tout le monde me prend pour une gamine, un petit bébé qu'il faut protéger, seulement moi, je ne laisse à personne le temps de m'approcher. Ma capacité ne me demande pas une endurence physique ni même une force, c'est cérébral.
♦Soudain plongé dans mes observations, j'en oublie la porte qui s'ouvre juste à côté de moi...